Galerie de l’Olivier, exposition ANAÏS HAY, sculptrice » Sous le soleil, la plage » du 18 juin au 9 juillet

La galerie de l’olivier accueille ANAÏS HAY, sculptrice et métier d’art d’Ollioules, du 18 juin au 9 juillet pour une exposition intitulée « sous le soleil, la plage ».

L’artiste nous dévoile sa démarche…

 » Je suis sculptrice. Ma base technique s’ancre dans le champ du moulage modelage. Cependant elle ne
s’exprime pas strictement dans cet usage.
Métal, bois, ready made peuvent s’inviter comme autant d’objets et technique qui me permettent la création d’une situation. Mon travail consiste alors en une mise en scène rigoureuse du déplacement ou de la reconstitution d’un évènement extérieur à l’espace du musée.
De cet élargissement supposé je discerne aujourd’hui une méthode malgré moi; Chaque pièce, chaque installation recèlent d’une rencontre de deux éléments. : Une trouvaille et un usage.
La trouvaille c’est un curseur que je pointe; L’usage c’est un morceau d’étude sociologique, anthropologique que je mène sur mon espèce et ses usages, sur la vie.
Face à cette nature sublime se dresse l’homme. Dans cette nature sublime est l’homme (Changement de paradigme).
Cet homme produit de la matière. Ses résidus sont des trouvailles. L’ organisation de l’homme pour
produire de la matière est son usage. Je me sens alors sur un fleuve d’étude, perchée sur une pirogue dans l’observation, dans l’accueil de la rencontre.
Depuis des zones de chantier, depuis les caves des beaux arts, depuis des non lieux, depuis sous la Mer, je
tente d’interroger la limites.
Cette limite dans la nature fascine : Cet instant où nous sommes incapable de dire où s’arrête et où commence un coucher de Soleil? Où se trouve le début de la fin d’une vague sur le sable ? Et où la limite de l’horizon ?
C’est ça que je cherche. Cette expérience métaphysique que tout un chacun à éprouvé. C’est cette limite que je cherche à interroger dans l’activité humaine.
La limites de l’usage en donnant la parole aux « laissés pour compte » : ce qu’on laisse sur le bas coté, le dérisoire, le non précieux…Se questionner sur la limite c’est forcement interroger la notion de valeur. Sur quoi et comment se fonde la valeur ?
Toutes ces choses « disgrazia » qui fleurtent avec cette limite flouée, cette valeur anéantie, qui leur donnait une nature propre, un enjeu, une beauté, un nom. Mon discours c’est peut être de dire qu’elles ne l’ont pas perdu. Qu’en elle même, une essence subsiste, peut être plus belle encore, du fait de son indétermination.
« L’indétermination n’est pas la négation mais l’équivoque »nous disait Deleuze.
Léquivoque c’est ce qui nous laissera penseur. Quelle joie alors !
Ce qui m’intéresse ensuite c’est d’aller chercher le visiteur, le public à s’interroger avec moi sur cette limite
posée ou disparue.
C’est d’aller parfois le chercher comme un spectateur, comme la part manquante de l’oeuvre elle même. C’est évidemment d’aller le chercher sensiblement mais plus encore de tenter de lui faire vivre une expérience, quelque chose qui le transformerait. Car si nous ne naissons pas humain mais le devenons je reste convaincu que l’art en est un des enseignants.
Je me bats avec mes armes, mon imagination, mon sensible pour rendre ce monde meilleur, j’y crois à la manière de l’enfant. «Essentiel, dérisoire l’art, n’est ce pas ?»
Je cherche cette zone de basculement, cette infra-mince, cette douceur du regard, je cherche à inviter au banquet, les lucioles comme nous le disait Pasolini à l’instar du grand projecteur dominant. Je m’élève en rébellion par ces micro gestes, par ce micro trottoir conceptuel.
Depuis les zones en transition dans l’espace urbain ( construction, démolition, non lieu ), dans le motif de la fête qui est aussi un lieu de basculement, de franchissement de limites, dans l’espace illusoire du divertissement, la fantasmagorie de vacances, voilà mes territoires de prédilections pour puiser de la matière sensible.
Sur un centre commercial « Boulanger » en démantèlement dont on a soigneusement enlevé l’enseigne reste une accroche en métal sur le fronton.
Je ne peux pas la prélever, je la reconstitue et la déplace dans l’espace de monstration. Le support devient enseigne; une enseigne avec une typologie étrange. Mais elle se donne à voir, c’est elle maintenant qu’on regarde.
Elle entre dans la lumière, énigmatique. »

Depuis le fond des caves des beaux arts de Toulouse, entassé comme des gravats, je trouve un moule en pièce qui tombe en poussière. Je le récupère, le restaure et comme un hommage à cet usage passé depuis l’avènement des polymères, je sors une sculpture, un «Kouros» en jouant avec les pièces de moules qui le constitue.
De cette figure quasi égyptienne en tout cas grec je le réactualise en jouant avec ce qu’il est pour en faire une figure héroïque du XXI âme siècle : « Ptoon 21 »
Puisque également monitrice de plongée en bouteille et en apnée je collectionne des résidus d’un centre de vacances sportives, de vieux ballons usés, éclatés… je récupère l’objet et je le rejoue méticuleusement par le moulage pour révéler comme une force sa faille. Une hernie de la chambre à air étire le cuir décousu. Comme un morceau puissant d’entrailles, comme une peinture d’écorché, comme un stigmate christique. Je place la faille au cœur de l’objet à voir. Parce que ce ballon à encore des choses à nous dire et à nous faire vivre.
Voilà mon balbutiement de mots comme seuil de ce que je donne à voir… »

Exposition ANAÏS HAY, « Sous le soleil, la plage » du 18 juin au 9 juillet »

Galerie de l’olivier

7 rue Gambetta

Du mardi au vendredi 15h/18h

Samedi 10h/12h et 15h/18h

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