C’est un moment particulièrement émouvant qui a été partagé par le maire d’Ollioules Robert Bénéventi avec l’un de ses administrés monsieur Pierre Mutin.
En effet, Monsieur Mutin, bien qu’éprouvé par la disparition récente de son épouse, a trouvé la force de venir à l’Hôtel de Ville, accompagné par son fils Gérard, afin de participer à une cérémonie très intime, organisée pour son centième anniversaire.
Ollioulais pure souche, il est né le 21 décembre 1920 au quartier de la gare, Pierre Mutin, dont le papa travaillait dans les tramways, a fait ses études à l’école le Château (à l’époque école des garçons).
Après son certificat d’études, il avait pour ambition de rejoindre la Marine Nationale pour voyager, voir le monde…
Une fois intégré à l’école des apprentis-mécanicien en 1936, il devient maistrancier en 1938 et se retrouve, le jour de la déclaration de guerre, embarqué sur le contre-torpilleur le Vautour.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de septembre 1939 à la convention de l’armistice du 22 juin 1940, le Vautour combattra en Méditerranée, en Atlantique et jusqu’en mer du Nord et plus précisément à Narvik au nord du cercle polaire arctique où sa mission était la protection des convois qui amenaient des soldats français en Norvège.
Pendant quelques semaines sa famille le croira même disparu puisqu’une fausse information leur annoncera que le Vautour a été coulé au combat.
Embarqué dans la salle des machines, il aura vécu les moments les plus importants de ce terrible conflit.
Le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942, l’a profondément marqué et en le racontant, il a revécu ces moments éprouvants.
Rescapé de tous les combats, au sortir de la guerre il est entré aux tramways de Toulon, d’abord au Mourillon puis au dépôt de Saint-Jean du Var pour une carrière professionnelle exemplaire.
Il aura assisté en direct au passage de relais entre le tramway et les bus mais aussi à l’emprise de la voiture sur la circulation en ville.
En 1976 il a pris une retraite bien méritée.
Sur le plan personnel, c’est à 30 ans, le 1er mai 1951, qu’il a eu un véritable coup de foudre pour celle qui deviendra en 1952, son épouse, Rosaria qu’il appellera sa Rosette durant leurs 68 années de bonheur partagé.
Leur union sera renforcée par l’arrivée de trois enfants, Gérard, Annick et Geneviève, huit petits-enfants, Anne-Lise, Xavier, Bertrand, Marie-Isabelle, Philippe, Hélène, Mathieu, et Guillaume et 10 arrières-petits-enfants, Timothée, Raphaël, Mathilde, Baptiste, Léo, Tristan, Paul, Nathaniel, Owen et Elorha qui l’entourent de leur affection.
Installés au Mont Redon, Monsieur et Mme Mutin se sont toujours occupés de la vie de leur quartier notamment à travers le Comité d’Intérêt Local. Ils se sont aussi investis dans la vie associative avec les anciens combattants et victimes de guerre, et ils ont toujours suivi avec assiduité les activités de la commune.
C’est avec une tendre pensée pour sa chère Rosette que Pierre Mutin a reçu des mains du maire Robert Beneventi la médaille de Citoyen d’Honneur de la ville d’Ollioules ainsi qu’un diplôme et une boîte de douceurs chocolatées.